Pauline Gill : Femme passion
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Pauline Gill : Femme passion

Pauline Gill assure la présidence d’honneur du Salon du livre de l’Outaouais avec une fougue renouvelée pour la culture d’ici.

Considérée comme une des plus grandes auteures historiques du Québec, Pauline Gill s’est depuis longtemps donné le mandat de faire revivre les pionnières québécoises. C’est ainsi qu’elle s’y adonna notamment avec la saga de La Cordonnière et Marie-Antoinette, la dame de la rivière Rouge. Dans le cadre de ce salon du livre, elle présente le premier tome d’une nouvelle saga avec Docteure Irma, la louve blanche (Québec Amérique), en racontant la vie de cette première femme médecin "canadienne-française", dont elle reconnaît l’important rôle dans la mise sur pied des hôpitaux Enfant-Jésus à Québec et Sainte-Justine à Montréal – la parution du livre coïncidant avec le 100e anniversaire de ce dernier. "Cette femme a été occultée sciemment pour toutes sortes de raisons. Et elle mérite vraiment qu’on lui redonne sa place à l’occasion de ce centenaire. C’est vraiment le prototype de la femme qui a ouvert des sentiers jusqu’alors fermés à la femme", relate Pauline Gill.

Elle constate qu’en fouillant la vie de femmes comme la docteure Irma, elle croise les destins d’une dizaine d’autres qui mériteraient toutes un roman. "Il y a un enchaînement assez étonnant qui se fait parce que chaque femme me conduit à une autre. Donc ma liste de livres à écrire s’allonge d’une fois à l’autre."

Et bien que cette ancienne enseignante travaille à faire briller les bâtisseuses, elle ne laisse pas pour autant en plan les hommes, comme en a témoigné le livre consacré aux Fils de la cordonnière. "Je suis beaucoup pour la collaboration. Je ne crois pas que ni les hommes ni les femmes ne puissent bâtir seuls ce que nous habitons maintenant. Et je me plais à dire que toute femme d’honneur sait s’entourer d’hommes à sa mesure (rires)".

Devant l’ignorance du public quant à ces histoires, elle dit: "Parfois, j’aurais envie d’être de mauvaise humeur, mais on est un peuple jeune, alors il faut se pardonner. Je constate quand même qu’ici, l’histoire est vraiment l’enfant pauvre de la culture. Je n’ai jamais aussi bien enseigné l’histoire que depuis que je ne l’enseigne plus, parce que les romans historiques véhiculent des connaissances auxquelles on n’a pas eu droit à l’école. Ils pénètrent dans tous les foyers et sont accessibles aux gens qui ont un minimum d’instruction."

Par son rôle de présidente d’honneur, elle souhaite partager ses passions pour la littérature et "pour tout ce qui s’écrit quel que soit le genre et la catégorie d’âge que ça rejoint. J’avais trouvé un dicton délicieux qui disait: "Le livre, quel que soit le nombre de pages, sera toujours une page de notre histoire. On peut ou non s’y référer, mais l’ignorer, c’est opter pour une connaissance morcelée"", invoque-t-elle avec passion. Pauline Gill prendra part à différentes tables rondes – Le Livre du futur, L’Histoire et la Femme -, à des animations et à d’autres activités dans le cadre du SLO.