Seront présents au SLO…

Entretiens
Acte de création
de Paul Savoie

L’auteur et musicien torontois Paul Savoie, qui a été encensé pour ses ouvrages de poésie Amour fou (Éditions du GREF) et Racines d’eau (Éditions du Noroît) a rencontré 20 noircisseurs de papier francophones afin de pénétrer leur univers de création. Parmi ceux-ci, Herménégilde Chiasson, Jean-Marc Dalpé, Marc LeMyre, Marguerite Andersen, France Daigle et Robert Dickson y vont de leurs réponses à des questions envoyées par voie électronique, se révélant sans ambages. Cela confère un caractère profond et personnel au livre, qui aborde la question des minorités hors Québec puisque tous ces auteurs sont issus du même "milieu canadien-français" que l’auteur, soit de l’Ontario, de l’Ouest ou de l’Acadie. Somme toute, ce sont des entrevues étoffées que propose Savoie puisque les intervenants ont eu le temps de travailler chacune de leurs réponses, semblables à des mini-essais. Éd. L’Interligne, 2006, 248 p. (M.P.)

Polar
Une balle (à peine) perdue
de Daniel dA

Après ses Aventures hallucinantes de Gusse Oualzerre (trois volumes parus aux défuntes éditions L’Effet pourpre), Daniel dA réinvestit le domaine du roman noir en jouant à fond la carte de l’autofiction, pervertie ici par la tonalité hautement sarcastique de son propos. Adressant quantité de lettres mortes au comité de rédaction de la revue Alibis, un écrivain qui est aussi employé du CHUM tente de convaincre Stanley Péan (authentique directeur de la publication) de participer à un meurtre dans son hôpital qu’il relatera ensuite dans une nouvelle qu’il compte leur soumettre. Décochant quelques flèches bien senties contre divers intervenants du monde littéraire (Renaud-Bray, Denise Bombardier…), Une balle (à peine) perdue fait aussi preuve d’une belle autodérision, interrogeant sans répit les limites entre le réel et la fiction. Pas banal. Éd. Vents d’Ouest, 2006, 208 p. (É.P.)

Jeunesse
Quiproquo et sorcellerie – Au-delà de l’univers, tome 4
d’Alexandra Larochelle

Philippe, Lauranne et Chrystal ont à peine le temps de se remettre de leur dernière aventure qu’ils sont de nouveau projetés dans le temps grâce à une pierre amène-tout apparue sur le bureau de Philippe. Cette fois-ci, les trois héros aboutissent dans l’Auberge McGougoule en 1782, et ce qui s’annonçait comme une aventure trépidante se transforme en cauchemar quand Lauranne est accusée de sorcellerie, puis condamnée au bûcher. Philippe et Chrystal se lancent à sa rescousse, avec la complicité de l’inventeur de la montgolfière, Joseph Montgolfier. L’écrivaine de 13 ans continue d’étonner avec ce 4e roman à l’intrigue bien ficelée, pleine de rebondissements. 8 ans et plus. Éd. Trécarré, 2006, 136 p. (C.F.)

Poésie
Poils lisses
De Tina Charlebois

Après son premier recueil, Tatouages et Testaments, l’Ontarienne Tina Charlebois reprend avec Poils lisses les thèmes qui la heurtent dans son quotidien, dont les relations intimes et familiales, qu’elle approfondit, ainsi que la francophonie ontarienne. Nageant tantôt dans l’autodérision, tantôt dans l’ironie et le cynisme, la poète fait preuve d’une grande lucidité, et c’est dans ses élans entre réalisme et illusion que jaillit la lumière de sa plume ardente. Sa poésie engagée jette également un nouveau regard sur la vie d’une Franco-Ontarienne exilée et sur cette crise identitaire qui a besoin de nouvelles voix. C’est donc au gré des questions de l’amour, du divorce, du déménagement, des critères de beauté de la femme, entre autres, qu’elle brosse un portrait mi-doux, mi-amer de ce qui l’entoure. Éd. L’Interligne, 2006, 60 p. (M.P.)

Document
L’affaire Tissot: campagne antisémite en Outaouais
De Raymond Ouimet

L’auteur passionné d’histoire Raymond Ouimet s’est intéressé au récit de la campagne antisémite qui a éclaté dans la ville d’Ottawa en 1935, alors que le policier Jean Tissot avait entrepris une campagne de "salissage" intensive contre les commerçants juifs de la capitale fédérale. Récoltant des appuis de taille, en trois années de malveillantes accusations, il avait répandu ses idées jusque sur la rive québécoise, mais n’a pas su rallier le peuple de l’Outaouais, de la Petite-Nation et même de l’Abitibi qui n’endossaient pas ses allégations. Le tout est accompagné de photos, d’extraits de la presse et de documents. Résultat, un ouvrage précis et clair sur une marquante page de l’histoire de la région. Écrits des Hautes-Terres, 2006, 160 p. (M.P.)