Jean-Jacques Beineix : Les Chantiers de la gloire
À la question «Pourquoi écrire des mémoires?», Jean-Jacques Beineix répond froidement: «Je me prépare à mourir.» Après tout, celui dont on se rappelle le beau visage juvénile de l’époque de Diva, son premier film, est quand même né en 1943, alors «un Alzheimer, une canicule et hop. dommage». Ironique face au passage du temps, le réalisateur français témoigne surtout ici de son amour du cinéma, profitant de l’occasion pour se payer la tête de ceux qui se sont tour à tour régalé de ses échecs et de ses succès (La Lune dans le caniveau, 37°2 le matin). De forme relativement classique, Les Chantiers de la gloire s’attachent donc à chacun de ces projets artistiques, de leur préparation à leur réception, en passant par leurs tournages des plus mouvementés. Un régal pour les cinéphiles interpellés par cette oeuvre exigeante et sans complaisance. Éd. Fayard, 2006, 835 p.