Thibault Gardereau : En rut
É.P.
Trois amis aspirants écrivains (Tristan, Pascal et Cyprien) délaissent occasionnellement leurs livres afin de «s’anéantir dans la chair». Le cadre de leur prochaine virée: une soirée dans la haute société où ils rencontreront une faune décadente formée d’un homosexuel obèse, d’une critique littéraire frustrée, de jeunes toxicomanes branchés, et j’en passe. Troisième roman aux accents initiatiques de Thibault Gardereau, En rut (rien de moins!) fait preuve d’une adroite maîtrise de la forme romanesque tout en laissant le lecteur sur une vague impression de malaise. Volonté manifeste de choquer le bourgeois, personnages féminins sans épaisseur: on peine à chercher une quelconque distance entre l’écrivain et les prétentions intellectuelles, les attitudes misogynes et homophones de ses héros, et ce, malgré un revirement final où pointe l’humanité. Second degré que tout cela? Éd. Périclès, 2006, 326 p.