Roméo Bouchard : Une île aux trésors
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Roméo Bouchard : Une île aux trésors

L’auteur Roméo Bouchard, dans le cadre d’une table ronde en lien avec le thème du 19e Salon du livre de Trois-Rivières, Urbanité/Ruralité, s’exprimera sur l’avenir des régions du Québec. Entretien.

Au Québec, les régions, et la Mauricie n’y échappe pas, semblent en pleine décroissance. Elles se vident tranquillement de leur population et de leurs ressources naturelles au profit des villes. À l’heure de la mondialisation, existe-t-il un avenir pour elles?

"Je pense qu’il faut qu’il y en ait un", estime l’auteur et cofondateur de l’Union paysanne Roméo Bouchard. "Un pays, c’est un territoire. On ne peut pas se permettre de laisser tomber la moitié ou les trois quarts d’un territoire si l’on veut être un pays bien vivant." Selon lui, le gouvernement devrait revoir sa façon d’administrer les régions; le modèle ne fonctionne pas. "Je constate que ça fait 40 ans que le gouvernement annonce d’année en année des mesures de développement régional. Mais on en est toujours au même point. On n’a pas avancé et, même, la situation s’est beaucoup aggravée dans ce que l’on appelle les régions périphériques. Il y a six régions qui sont actuellement en décroissance: la Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent, la Côte-Nord, le Lac-Saint-Jean, l’Abitibi et la Mauricie. Et il semble bien qu’au cours des prochaines années, les régions de Québec, de Chaudière-Appalaches et du Centre-du-Québec vont aussi basculer dans ces régions-là en décroissance."

Celui qui s’implique depuis 40 ans dans le développement régional souligne que les régions n’ont pas besoin d’argent, mais plutôt de politiques responsables en matière de gestion des ressources naturelles. "Ils ont confié les ressources naturelles à des grandes compagnies qui ne se soucient guère des profits que peuvent en tirer les régions!" Il poursuit: "La position que je développe là-dedans, c’est qu’il faut complètement changer la façon de s’occuper des régions. Il faut surtout arrêter de les piller et de les mettre hors circuit, si l’on veut, de ne pas les impliquer dans leur propre développement. Il faut donc aller vers une politique que j’appelle d’occupation du territoire, c’est-à-dire une volonté collective de s’assurer que les régions, même les plus éloignées, auront la même qualité de vie que les régions centrales et joueront un rôle positif dans l’économie."

Roméo Bouchard participera à la table ronde Y a-t-il un avenir pour les régions? le samedi 31 mars de 19h à 20h au Salon du livre.