Jean-François Chassay : Laisse
É.P.
Le "meilleur ami de l’homme" aurait-il pour secrète mission de nous mettre en relation avec nos semblables? Au félin – ce grand casanier muet et compagnon de solitude de l’écrivain postmoderne – Jean-François Chassay oppose dans son dernier roman le genre canin, vecteur de sociabilité et prétexte obligatoire de sortie à l’extérieur… peu importe la température. Dans une première partie dont les chapitres monologués ont l’allure de nouvelles, neuf "maîtres" d’origines, d’âges et de sexes divers réfléchissent tout haut à leur vie au moment où ils promènent leur bête qui, privée de la parole à l’autre bout de la laisse, n’en pense pas moins. La seconde partie de Laisse offre un regard plus distancié, réunissant dans un parc montréalais tout ce beau monde en un ballet réaliste et saugrenu où les chiens s’en donnent à coeur joie, tandis que les humains tissent entre eux d’improbables liens. Éd. du Boréal, 2007, 188 p.