André Lachance : Amours d'autrefois
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André Lachance : Amours d’autrefois

L’historien André Lachance révèle comment se draguaient et s’aimaient nos ancêtres dans Séduction, amour et mariages en Nouvelle-France.

Même s’il est retraité de l’Université de Sherbrooke depuis 1998, le professeur André Lachance n’en continue pas moins de fouiller les archives pour assouvir sa passion de la Nouvelle-France. Et il avait envie de profiter de sa retraite pour écrire des livres historiques grand public. "Y’en a qui jouent au golf, moi, j’aime ça écrire", lance-t-il en faisant remarquer que l’histoire politique et événementielle a souvent été décrite. "Mais comment les gens ordinaires vivaient, on l’a très peu abordé."

L’historien arrive à sonder les relations intimes et les sentiments des gens qui vivaient au 17e et au 18e siècles par l’intermédiaire des archives judiciaires. En plus de regarder du côté des actes notariés et des actes d’état civil, il a retracé plusieurs notes de procès, dont des poursuites pour rapt de séduction. "À l’époque, pour la jeune fille, conserver sa virginité jusqu’au mariage, c’était fondamental", lance l’historien. Celles qui se rendaient à l’acte sexuel en promesse du mariage pouvaient poursuivre les mauvais garçons qui les abandonnaient avec leur "fatal embonpoint".

Illustré d’images d’époque, le livre comporte nombre d’exemples réels présentant les moeurs de l’époque en matière de séduction, de mariages forcés, de mariages entre Blancs et Amérindiennes, de sexualité conjugale, d’adultère… "Ce qui ressort de ce livre, estime André Lachance, c’est le contrôle de l’Église et le contrôle de la société." L’Église conseillait aux époux l’abstinence durant environ 100 jours: les dimanches, pendant le carême et les jours saints. La femme ne pouvait pas non plus refuser son mari, et l’acte sexuel devait s’accomplir dans la position du missionnaire.

D’ailleurs, difficile de ne pas sourciller par rapport à la condition de la femme de l’époque. "Elle était esclave de son père et ensuite de son mari, note André Lachance. Le seul moment où elle peut avoir un contrôle, c’est au moment où elle est séduite. Elle peut dire oui ou non." Et alors qu’elle doit absolument conserver sa virginité, le jeune homme avait, de son côté, droit à une liberté sexuelle totale. "Ils pouvaient aller voir des veuves accueillantes", souligne André Lachance. Bref, un petit ouvrage fascinant.

Séduction, amour et mariages en Nouvelle-France
d’André Campeau
Éd. Libre Expression, 2007, 187 p.

Séance de dédicaces
Le samedi 21 avril de 14h à 16h
À la Biblairie GGC (1567, rue King Ouest)