Le Marché de la poésie : Ainsi soient-elles
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Le Marché de la poésie : Ainsi soient-elles

Le Marché de la poésie s’installe pour une huitième année sous chapiteau, devant le métro Mont-Royal. Rencontre avec la présidente de l’événement, Carole David.

Le 8e Marché de la poésie de Montréal s’inscrit sous le thème Femmes de paroles. En plus d’un entretien avec Madeleine Gagnon (le dimanche 3 juin à 14 h 30) et d’une table ronde autour d’Anne Hébert (le jeudi 31 mai à 17 h 30), le Marché, en pré-ouverture, présente une journée de conférences-débats (le mercredi 30 mai, de 9 h à 17 h, à la maison de la culture du Plateau Mont-Royal) titrée "Après la prise de parole féministe, qu’en est-il de la pratique poétique des femmes?"

Animée par la toute nouvelle présidente de la Maison de la poésie de Montréal, Carole David (elle succède à Isabelle Courteau qui demeure directrice générale), cette activité teintera tout le déroulement du Marché qui allie chaque année réflexions, lectures et vente de livres. "Le colloque Femmes et poésie sera l’un des moments importants du Marché, ainsi que la grande lecture des femmes qui suit cet événement", nous assure l’écrivaine qui, bien que nouvellement en poste, a toujours été une fidèle du Marché (au sein duquel j’ai moi-même été très impliqué, notamment comme directeur de la programmation, il y a de ça quelques années). "Ce n’est pas un colloque sous l’égide d’une université, c’est plutôt une rencontre", précise la présidente qui réitère la vocation de l’événement qui a toujours été près des gens, voire populaire, sans pour autant craindre d’aborder des questions dites pointues.

"Certaines femmes ont été invitées à présenter une allocution, alors que d’autres ont préparé des questions ou des interventions qu’elles feront en demeurant dans l’assistance, explique-t-elle. Et toutes ces femmes, celles de la table ronde comme les autres sur qui l’on compte pour dynamiser les échanges, font partie des actrices importantes de la scène poétique québécoise." La recherche de l’identité, des identités, l’influence des voix féminines sur celles des hommes, la question des nouvelles générations et des nouvelles technologies, celle des performances, et, au milieu de toutes ces fragmentations, de cette pluralité, qu’est-ce que l’histoire retiendra? Et, au-delà des genres, peut-on continuer de parler de la poésie des femmes? Ce sont tous ces points que le rendez-vous abordera. "Jonathan Lamy participera aussi à l’activité, car avec ce colloque, il s’agit de faire le point depuis la période féministe. Où en est la poésie des femmes aujourd’hui? Telle est la question à laquelle nous tenterons de répondre."

FEMININ PLURIEL

Afin de bien analyser tous les angles de la question, de bien comprendre les différentes répercussions des multiples avancées, de bien saisir l’effet des voix féminines sur l’entièreté du milieu de la poésie, l’organisation a cru bon, après mûres réflexions, de convier également des hommes à la table. "Je trouvais intéressant qu’ils puissent donner leur point de vue, surtout lorsqu’ils ont une position privilégiée face au sujet. Je voulais des gens de tous horizons: des praticiennes, des anthologistes, des lecteurs professionnels, etc. Jonathan Lamy, donc, parlera du rapport qu’ont les femmes avec l’oralité."

Paul Chamberland et Pierre Nepveu (qui interviendra de l’assistance) complètent le pendant masculin de l’événement. "La plupart des intervenants du colloque feront partie du spectacle Les voyantes de la nuit, mis en scène par Marcel Pomerlo, auquel s’ajouteront des poètes de différentes générations et qui représentent bien les visages de la poésie qui se pratique actuellement."

Ce spectacle, qui aura lieu sous le chapiteau, regroupera entre autres Martine Audet, Claudine Bertrand, Louise Desjardins, Kim Doré, Louise Dupré, Jocelyne Felx, Danielle Fournier, Madeleine Gagnon, Renée Gagnon, Lisette Girouard, Marie-Andrée Lamontagne, Gail Scott, France Théoret, Élise Turcotte, Nathalie Watteyne, Marguerite Andersen, Hélène Harbec, Véronique Wautier (Wallonie-Bruxelles) et, de France, Marie-Claire Bancquart, Liliane Giraudon et Isabelle Pinçon.

Le Marché, c’est aussi plusieurs lectures associées à des éditeurs, une exposition de poèmes-affiches et de gravures, un prix des lecteurs (www.voir.ca/poesie) qui sera remis le 31 mai à 11 h, des cabarets (ceux de Poètes de brousse et de Rodriguol) et un spectacle anniversaire fêtant les 30 ans des Éditions Triptyque (le jeudi à 20 h).

"Je crois que maintenant, conclut Carole David, le Marché est installé. Il fait partie des habitudes des gens, il a atteint sa vitesse de croisière et il est devenu un événement incontournable du printemps. Nous sommes rendus à une autre étape: celle de la construction de la Maison de la poésie."

Du 31 mai au 3 juin
Sur la place Gérald-Godin