Bernhard Schlink : Le Retour
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Bernhard Schlink : Le Retour

Un jeune garçon passe tous les étés chez ses grands-parents suisses, où il découvre quelques feuillets d’un roman sur le retour d’un soldat de la guerre. C’est le début d’une obsession: retrouver la fin de l’histoire, retrouver son auteur. L’enquête policière devient vite une quête identitaire, se transformant en recherche d’un père absent, puis en voyage à travers la mémoire individuelle et collective allemande. Ajoutez-y des réflexions sur la justice et la philosophie du droit (Bernhard Schlink est juge de profession) ainsi qu’une relecture un peu lourde de L’Odyssée d’Homère, et vous aurez un roman à la fois trop touffu et trop long. Il ne faut donc pas s’étonner que Le Retour ait été si durement reçu par la critique allemande: on attendait beaucoup de l’auteur du best-seller mondial Le Liseur. Et voici qu’il nous en donne trop. Trop de trames narratives, de mises en abyme, de retours et d’effets miroirs. Reste le talent de conteur de Schlink: les passages sur l’enfance du narrateur, ceux sur sa rencontre avec Barbara, sont d’une fragile beauté. L’ennui, c’est qu’ils n’ont pas grand-chose à voir avec la suite du récit, qui se perd en digressions. Trad. par Bernard Lortholary, Éd. Gallimard, 2007, 384 p.

Le Retour
Le Retour
Bernhard Schlink
Gallimard