Hubert Mingarelli : Marcher sur la rivière
Comme toujours chez Hubert Mingarelli, cela pourrait se dérouler n’importe où, n’importe quand. Quelques indices nous révèlent pourtant que nous sommes dans un village d’Afrique du Sud où le petit Absalon, qui raconte ici sa propre histoire, rêve de solitude et de départ. Entre les songes et les petits boulots (qui lui permettront de payer son ticket de bus), le garçon ne cesse de marcher, se déhanchant à cause de sa jambe estropiée qu’il aimerait soustraire au regard de ceux qui (selon lui) le prennent pour un «demeuré». Entre un père obsédé par le toit de sa maison, son ami Emmeth, propriétaire d’une station-service, et la jolie Rosanna qui vend ses charmes dans une taverne, le jeune Africain trouve réconfort auprès des bois, des collines et de cette rivière qui parcourt les terres avoisinantes, développant pour lui seul un monologue d’une poésie terriblement pudique, simple et naturelle. Éd. du Seuil, 2007, 246 p.