Enki Bilal : Quatre?
Pour ce dernier tome d’une tétralogie inaugurée, en 1998, avec Le Sommeil du monstre (suivi par 32 décembre et Rendez-vous à Paris), Enki Bilal réunit enfin Nike, Amir et Leyla, trio d’orphelins de Sarajevo longtemps dispersé aux quatre coins du monde. À eux se joindra, doté d’un troisième visage, Optus Warhole, artiste dément dont on apprendra enfin l’origine secrète, mais sans que l’auteur ose entièrement le départir de sa part d’ombre. Finale qui n’en est pas vraiment une et qui accuse un certain essoufflement, Quatre? se projette dans un avenir pas si lointain (2027, c’est demain!), où des clones à moitié humains coloniseront la planète Mars et où les clubs de foot de la Terre ne représenteront plus des nations mais des religions. Bien qu’impeccable sur le plan pictural (certaines planches rappelant les plus belles de la sublime Trilogie Nikopol), l’album dégage la nette impression que Bilal a envie de passer à autre chose. Éd. Casterman, 2007, 62 p.