Louise Portal : Cap-au-Renard
On ne peut s’empêcher, en entrant dans la prose de Louise Portal, d’entendre la voix de l’attachante comédienne nous lire à l’oreille des histoires de son cru. Histoires poétiques mais jamais lisses, pleines de tourments et cadencées par les éléments de la nature, tel l’omniprésent fleuve heurtant la plage. Dans un village de la Haute-Gaspésie se trouve une maison abandonnée par une famille qui fait encore parler d’elle après les secrètes tragédies qui l’ont frappée. Une maison dont les fantômes ne demandent qu’à être délivrés du poids de l’inceste, des non-dits, de l’alcool et d’une mère disparue. Coiffé du titre Cap-au-Renard, en référence au toponyme gaspésien (et avec toute la charge sémantique que recèle l’expression), ce beau roman, brut et sauvage comme le pays où il se déroule, peut maintenant être apprécié en format de poche, cinq ans après sa parution originale. Bibliothèque québécoise, 2007, 195 p.