Woody Allen : L’erreur est humaine
Il arrive à Woody Allen de ne pas porter ses histoires à l’écran, de les laisser parler d’elles-mêmes, noir sur blanc. À chacun alors de se faire son petit film. Ici, le génial cinéaste revisite les registres du dérisoire et du décalé, qui ont fait la signature de ses premiers longs métrages. Entre ce type qui entreprend de faire rénover un petit bâtiment de l’Upper West Side sans vérifier suffisamment le pedigree de l’«entrepreneur» engagé, le pauvre écrivain en panne de succès qui gagne sa croûte en rédigeant des prières «sur mesure» vendues aux enchères sur eBay ou ce bourgeois new-yorkais convaincu que sa famille va entrer en disgrâce quand son fils est refusé par la maternelle la plus cotée de Manhattan, l’auteur nous fait pousser une série de petits rires nerveux, acides. Rompu à l’exercice de l’absurde, il tire des ficelles un peu grosses parfois, mais le ton est là, décidément inimitable. Trad. de Nicolas Richard. Éd. Flammarion, 2007, 252 p.