Éric Gougeon : Une épine sous la paupière
Proposition honnête et non moins sympathique que ce premier livre de poèmes d’Éric Gougeon, où l’intimité d’une parole questionne à la fois la présence des êtres et la nature des choses, avec grande beauté et lucidité; mémento senti au rythme jamais relâché, précision chirurgicale d’un regard donc, offrant au lecteur une poésie des plus maîtrisées. Six mouvements, ce regard, cette parole, aussi troubles l’un que l’autre; et puis la nécessité de dire ce qui vit malgré le règne de l’image et la force des choses. D’emblée, le poète affirme: «Chaque seconde forme la partie du rêve que nous sommes», laissant les mots se charger de l’onirisme de l’existence et faire la part belle à toute poésie. Voilà une oeuvre de matière première, jamais professorale, qui trouvera sa place parce qu’elle détonne vraiment. Écrits des Forges, 2007, 64 p.