Francine Ruel : Je me souviens

En faisant référence au thème de cette cinquième édition, Francine Ruel se plaît à dire qu’elle n’est pas porte-parole, mais plutôt aide-mémoire pour les Correspondances d’Eastman. On aimerait ajouter que, comme l’an passé, elle joue aussi le rôle de porte-bonheur.

C’est que l’auteure et comédienne ne se contente pas de promouvoir les activités du festival épistolaire. Elle s’y implique, aidant à dénicher des invités et participant aussi à l’un des spectacles littéraires, Lettres à Fadette. "Je ne m’implique pas autrement. Si je dis non, c’est parce que je sais que je n’aurai pas le temps."

La dame a toujours laissé une grande place à l’écriture dans sa vie. "J’ai commencé à écrire en même temps que le jeu, mentionne-t-elle. Beaucoup d’acteurs sont aussi auteurs ou metteurs en scène. Au Québec, on n’a pas le choix. Le milieu est trop petit." Elle parle alors des droits d’auteur quasi ridicules qui sont versés aux écrivains québécois. Ceux-ci recevraient environ 10 % du prix du bouquin vendu en librairie. "Y’a pas beaucoup d’auteurs qui vivent de leur plume, note-t-elle. Ici, 5000 exemplaires vendus, c’est un gros best-seller."

Les chiffres de vente de ses livres forcent donc l’admiration. Aux dernières nouvelles, 50 000 exemplaires de Et si c’était ça, le bonheur? s’étaient écoulés et près de 30 000 de Maudit que le bonheur coûte cher. "La madame est pas fâchée!" fait remarquer celle qui bosse présentement à titre d’auteure principale pour une série en élaboration à Radio-Canada.

ENCAN DE L’IMMORTALITE

Francine Ruel a aussi participé au brassage d’idées pour l’encan littéraire, qui se tient les 3 et 4 août, au profit des Correspondances. "Il faut ramasser des sous, car le gouvernement aide pas ben, ben", lance-t-elle au passage.

Les visiteurs pourront se rendre au Théâtre La Marjolaine, de 10h à 18h, et miser sur un lot peu banal: leur nom dans la prochaine oeuvre romanesque de Michel Tremblay, Chrystine Brouillet ou Francine Ruel! Des repas avec des auteurs tels que Louise Portal et Dany Laferrière ou encore des pages manuscrites de Marie Laberge, Nicolas Dickner ou Yves Beauchemin sont également mis à l’encan.

Certains de ces écrivains participent aux cafés littéraires organisés durant les Correspondances. Dany Laferrière, notamment, qui prend part au café intitulé La Mémoire comme identité avec Naïm Kattan, Catherine David et Danièle Bombardier à l’animation (samedi 4 août à 16h à la Marjolaine). Louise Portal discutera de "la vertu de l’oubli" avec Christiane Frenette et Patrick Nicol, lors d’un café littéraire animé par Raymond Cloutier (vendredi 3 août à 16h à la Marjolaine). Autre moment fort de la programmation, le concert de Richard Séguin, qui chantera ses Lettres ouvertes et autres succès en compagnie de deux guitaristes (également à la Marjolaine, le jeudi 2 août à 20h).

Et ne l’oublions pas: les Correspondances d’Eastman, c’est aussi l’occasion d’aller s’installer dans des jardins d’écriture pour écrire à ses êtres chers. Francine Ruel avait d’ailleurs été séduite par la quiétude des lieux lorsqu’elle avait fréquenté le festival avant d’en devenir porte-parole. "Le calme de tout ça, j’ai beaucoup aimé ça. Ici, on n’entend rien. Je suis jalouse quand je vois les gens qui flânent assis dans les jardins."

LETTRES À FADETTE

Avec Andrée Lachapelle, Francine Ruel lira des extraits du journal d’Henriette Dessaulles, dite Fadette. Cette dame admirable, qui vécut de 1860 à 1946, légua son journal personnel et quelque 1700 chroniques parues dans Le Devoir. "C’était une femme assez déterminée, qui avait envie d’être amoureuse et de faire quelque chose de sa vie", souligne Francine Ruel, qui a découvert Fadette grâce à la préparation du spectacle, mis en scène par André Melançon. Le 4 août à 20h, au Théâtre La Marjolaine.

Du 2 au 5 août
À Eastman
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