L’Étoile de Pandore : Dans une galaxie près de chez vous
Avec L’Étoile de Pandore, le Britannique Peter F. Hamilton, auteur du populaire cycle L’Aube de la nuit, donne à la SF contemporaine 4 tomes et 2000 pages d’une folle saga intergalactique.
Le Commonwealth interstellaire est inquiet. Depuis que l’astronome iconoclaste Dudley Bose a observé, aux confins du cosmos, la disparition complète de l’étoile Dyson Alpha, les interprétations se bousculent. Phénomène cosmique inexpliqué? "Enveloppement" de l’étoile par une civilisation extraordinairement développée? Si tel est le cas, dans un but de défense ou d’agression?
Difficile d’y voir clair, mais chose certaine, il est hors de question de demeurer passif. Une grande mission d’observation s’organise, qui commence par la construction de Seconde chance, le premier vaisseau plus rapide que la lumière…
Au fait, nous sommes en 2380. L’humanité, qui a découvert la technologie des trous de vers, se déplace allègrement dans l’espace et a colonisé quelque 600 planètes. Un calme relatif y règne, et les habitants des différents mondes ont amplement le temps de profiter de la vie: en effet, les techniques de rajeunissement, lointain aboutissement de nos chirurgies plastiques actuelles, leur permettent de régénérer leurs tissus tous les 20 ou 30 ans, et ce, pendant quelques siècles si ça leur chante. Mais depuis la découverte de Dudley Bose et les révélations qui s’en sont suivies, il n’y a plus de doute: cette vaste communauté est en danger.
À cette intrigue principale se mêlent évidemment des histoires d’amour, de sexe, d’ambition, ainsi qu’une grande enquête interstellaire visant à élucider un homicide crapuleux, peut-être commis par un être puissant et jusque-là respecté.
Vous l’aurez compris: on est ici en plein space opera. L’Étoile de Pandore, c’est d’abord un grand divertissement, une saga qui nous entraîne gaiement d’un système solaire à l’autre. Or, l’écriture fluide et maîtrisée de Peter F. Hamilton, ici servie par une excellente traduction (chose assez rare dans le registre), de même que son souci du détail et de la crédibilité scientifique, les grandes questions cosmologiques soulevées çà et là et les personnages admirablement campés, tout concourt à un cycle marquant, qui a déjà fait un grand nombre d’adeptes dans sa version originale.
On n’est pas dans 2001: L’Odyssée de l’espace et autres projets SF gavés de mysticisme, mais entre nous, ça fonctionne en diable et c’est non dénué d’une réflexion d’ordre spirituel. Chose certaine, difficile de décrocher avant de savoir ce qui se cache derrière le mystère de Dyson, et ceux qui comme moi ont bouffé les trois premiers tomes attendent impatiemment le quatrième, dont la traduction devrait être bientôt disponible sous nos latitudes.
L’Étoile de Pandore, tomes 1 à 4 (4e à paraître)
de Peter F. Hamilton
Trad. de Nenad Savic
Éd. Bragelonne, 2005-2007
À lire si vous aimez
L’Aube de la nuit du même auteur