Olivier Assayas et Stig Björkman : Conversation avec Bergman
«C’est l’ombre de la mort qui donne relief à la vie», a dit Ingmar Bergman, disparu, ce créateur dont l’oeuvre fut un constant dialogue avec l’intime et la mort. Cinéaste et homme de théâtre à l’oeuvre exigeante et fantasmatique où le visage se veut la scène des drames et des tourments, l’auteur de Persona aura été l’artiste du rêve et de ses réalités. «Bergman a tout mis dans ses films. Il y est tout entier. Il y est nu», affirment Olivier Assayas et Stig Björkman dans Conversation avec Bergman; un ouvrage sobre, vrai, où le maître, à la manière de son travail, livre, intimiste, un regard sur son oeuvre qu’il considère alors achevée. «Lorsqu’on est un artiste, qu’on crée des films, il est très important de ne pas être conséquent. Il faut être inconséquent. Si vous êtes conséquent, la beauté vous échappe.» Cette voix est maintenant celle de l’éternité. Cahiers du cinéma, 2006, 124 p.