Choga Regina Egbeme : Je suis née au harem
«La tête dans le troisième millénaire» et «les pieds désespérément enracinés dans le passé», l’Afrique n’a pas fini d’étaler ses paradoxes, selon Calixthe Beyala, qui signe la préface de cette réédition de poche du troublant récit autobiographique de Choga Regina Egbeme. Fille d’une Allemande qui avait accepté de devenir la trente-troisième épouse d’un riche exploitant agricole nigérien, Choga a grandi derrière les murs d’un harem, bercée par le faux sentiment de protection et de solidarité fourni par les autres femmes et enfants de son père. Mariée par la suite à un homme agressif qui lui a transmis le sida, l’auteure relate également dans Je suis née au harem la fuite de sa propre prison conjugale et son implication pour venir en aide aux enfants dont les parents sont morts de cette maladie. Les bénéfices tirés de la vente de ce best-seller sont d’ailleurs toujours versés à un organisme de charité nigérien fondé par l’écrivaine avant son décès, en 2003. Éd. Archipoche, 2007, 284 p.