Louis-Philippe Hébert : Le livre des plages
«J’ai une grande collection de coquillages que je disperse sur les plages du monde», a écrit le comédien Steven Wright; du moins, ici, calmes rivages ou pas, c’est à un coffre rempli de souvenirs et d’images que s’apparente magnifiquement ce Livre des plages si généreusement offert par Louis-Philippe Hébert, en corsaire de la réalité cette fois, après tout près de 29 années d’absence. Véritable tour de force que cet ouvrage intarissable où s’entremêlent les rires, les cris, l’eau et le soleil, la poésie et la fiction; un livre imposant où se déploie avec lumière et chaleur une poésie narrative comme il s’en fait très peu au Québec. Ogunquit, Old Orchard, Normandie, Mexique, autant de lieux offrant ici au lecteur bonheur et grandeur des vers dont une certaine musicalité fait doucement penser à des chansons, des comptines, des rondes, affirmant dans l’écriture un souffle, un rythme, une maîtrise prodigieuse de la matière poétique. Staccato et pizzicato des doigts qui dressent à même le sable ce livre destiné à tous les honneurs. Un coup de maître. Éd. Les Herbes rouges, 2007, 300 p.