Guy Marchamps : Délicieuse enfance
Pour Guy Marchamps, il n’y a aucun doute: la vraie vie goûte les biscuits.
Près d’un an après la sortie de L’Innommé, qui lui a valu le Prix de littérature Gérald-Godin et le Prix Clément-Marchand en 2007, Guy Marchamps sort du fourneau un tout nouveau recueil de poésie, La vraie vie goûte les biscuits, illustré par Marie-Claude Favreau – la fille de Marc Favreau. Si les adultes peuvent en savourer la facture, ce livre s’adresse avant tout aux jeunes lecteurs.
"Des poèmes de La vraie vie goûte les biscuits ont été écrits il y a 10 ans; ça fait longtemps que j’avais envie de faire ça", raconte l’auteur qui admet avoir approché Soulières éditeur une première fois à cette époque. "J’estime qu’il est important que les enfants soient mis en présence de la poésie. Je trouve qu’il n’y en a pas beaucoup au Québec. En Europe, ça se fait un peu plus même si ce n’est pas la grosse mode. Les enfants sont très ouverts et adorent ça. C’est nono, pourquoi il n’y en a pas de livres pour eux? Il suffit de leur expliquer un peu c’est quoi la poésie et de leur montrer qu’on peut jouer avec les mots." Ce recueil "va peut-être me permettre de rencontrer des enfants et de leur parler de poésie; de leur dire que c’est un moyen pour s’exprimer quand on vit des choses très, très fortes qu’on n’est pas capable de dire avec des mots ordinaires du quotidien".
Dans La vraie vie goûte les biscuits, Guy Marchamps parle avec finesse de la beauté, de la nature, voire de l’essentiel. Jamais il ne perd de vue qu’il entretient un dialogue avec un enfant. Il s’exprime donc dans un langage et une logique qu’il comprend, sans tomber dans le piège d’un lyrisme bonbon. "Le but, c’était de me mettre dans la peau d’un enfant, et non dans la peau d’un adulte qui écrit des poèmes pour enfants. Autrement je serais passé à côté. Ce que je reproche souvent aux livres de poésie pour enfants, c’est qu’ils sont un peu gnangnan, un peu bébés." Le Trifluvien, qui s’est quelque peu inspiré du réalisme magique de la littérature sud-américaine, ajoute: "Quand on est jeune, c’est simple, on est dans le merveilleux et la réalité en même temps. Malheureusement, dans notre monde d’adulte, on a tendance à évacuer le merveilleux et le rêve, parce que la vie est dure et qu’elle nous oblige à être dans la réalité du fric. Ce sur quoi je veux insister, c’est que le rêve, ça fait aussi partie de la réalité. Ce n’est pas quelque chose à côté."
Guy Marchamps participera au Festival international de la poésie de Trois-Rivières du 4 au 7 octobre.
La vraie vie goûte les biscuits
de Guy Marchamps
Soulières éditeur, 2007, 64 p.
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