Nathalie Stephens : … s’arrête? Je
Quel drôle de projet que ce petit bouquin, … s’arrête? Je, sorte de récit poétique, sorte de poème en prose, sorte de déambulation lente parmi les villes, les souvenirs et dérive parmi les tourments. Faisant suite à Je Nathanaël (2003), cet autre parmi les autres, l’ouvrage est un poème-théâtre où pourtant rien ne s’arrête, construit ou déconstruit à même ses retournements, ses dédoublements, ses errances. Parce que l’oeuvre de Nathalie Stephens, son auteure, ne concédera rien, jamais; il s’agit d’une oeuvre exigeante, au seuil de l’hermétisme, un dialogue incessant des voix de la dualité, tissé serré, au fil des ans, au fil des livres, et donnant lieu à un riche questionnement sur ce qui survit à tout encombrement. «C’était mal aimé, étouffé. Les petites mains qui rassemblent crachats, fontes. L’élan de la chose qui se jette sur moi.» Personne ne sortira de cette lecture intact. «Tous les chemins sont des chemins perdus.» Sans trop crier à la nécessité, disons qu’il s’agit là d’un très bel étonnement. Éd. L’Hexagone, 2007, 80 p.