Patrick Senécal : Terreur-réalité
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Patrick Senécal : Terreur-réalité

Au moment de faire paraître Le Vide, Patrick Senécal lançait un peu à la blague qu’il risquait de se mettre à dos deux millions de lecteurs…

Un peu plus de six mois après le lancement du thriller Le Vide, la trame de fond de son roman étant un portrait peu reluisant du phénomène de la téléréalité, les ventes en sont déjà à 30 000 exemplaires, chose très rare dans le paysage littéraire québécois. Patrick Senécal se révèle doublement surpris: "C’est très étonnant et très surprenant parce que c’est quand même un livre qui n’est pas très gentil. C’est une espèce de constat déprimant sur notre société et les gens n’ont pas toujours le goût d’entendre ces affaires-là. On dirait que de se faire dire ça à travers un thriller, ça passe mieux."

Depuis l’adaptation cinématographique de son roman Sur le seuil, on sait que l’auteur est très sollicité par le septième art. Toutefois, il ne faudrait pas croire que l’auteur envisage d’une façon ou d’une autre de délaisser ses premières amours. "J’adore écrire pour le cinéma parce que c’est un autre médium et que ça rejoint plus de gens. C’est un autre défi, mais comme créateur, si on me mettait un gun sur la tête et qu’on me disait que je devais choisir entre les deux, je choisirais sûrement le roman, même si ultimement le cinéma est plus payant et plus vu. J’ai plus l’impression de m’accomplir quand j’écris des romans."

En fait, Senécal démontre que son incursion dans le monde du cinéma n’a pas à influencer son métier d’écrivain. "Je n’ai pas à penser si ça peut faire éventuellement un film ou quoi que ce soit. En fait, la plus grande liberté comme créateur, c’est quand tu écris un roman." Justement, c’est cette liberté qui lui a permis d’écrire son tout dernier roman, qui a séduit autant les critiques que le public par son mélange bien dosé de maturité et de folie. L’auteur nous explique: "C’est assez évident qu’en écrivant un livre comme Le Vide, je ne pensais pas à une adaptation cinématographique parce qu’il y a tellement de choses qui seraient compliquées à mettre en film… Je ne me suis pas barré à cause de ça. Avant tout, je suis un écrivain et je tiens à garder ce privilège."

Questionné au sujet de son prochain roman, l’auteur nous fait savoir qu’il s’agira encore d’un thriller, qui traitera cette fois du phénomène qu’est Internet. En aurait-il fini avec le fantastique? Senécal précise qu’ici, il ne s’agit que d’une question d’humeur. "Je n’ai pas envie d’avoir une cohérence thématique. Si demain matin j’ai envie d’écrire une histoire d’amour, je vais le faire. Je ne m’en empêcherai pas parce que je suis un gars qui fait de l’horreur ou du fantastique."

Enfin, malgré tout le succès dont il jouit, l’auteur n’a toujours pas abandonné son poste d’enseignant au Cégep de Drummondville: "C’est une bonne façon de garder le contact avec le réel. Un écrivain, peu importe ce qu’il écrit, c’est un peu sa version de la réalité, que ça soit surréaliste ou pas."

Dans le cadre du Salon du livre
Les 28, 29 et 30 septembre
Au Centre des congrès de Jonquière
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