Michaël La Chance : Traduire le monde
Michaël La Chance, professeur à l’UQAC, lançait récemment aux Éditions Triptyque un essai poético-philosophique intitulé L’Inquisitoriale: Fugue solaire dans les îles et plateaux du langage. Il s’agit d’un dialogue ouvert entre l’écrivain d’aujourd’hui et le jeune homme d’hier qui, devant une vague, prenait conscience de l’impossibilité du langage à traduire le monde. C’est un récit de voyage franchement poétique, celui du périple d’une vie évoluant parmi les turbulences d’un réel instable, marqué de l’écho des lieux foudroyants qui furent traversés. La poésie s’y déploie sans compromission, à mesure que se déposent de délicats instants d’acétate. Car le temps ne file pas, il s’empile en transparence, se brouillant des souvenances en filigranes qui se chevauchent et se décalquent. Un aller-retour qui n’est jamais véritablement mouvement, mais plutôt constance de l’instable. Intelligent. Et extraordinairement beau.