Kim Yaroshevskaya : Il était cent fois
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Kim Yaroshevskaya : Il était cent fois

Kim Yaroshevskaya agit comme porte-voix du Festival interculturel du conte du Québec. Échos d’une passion intacte pour l’imaginaire et l’oralité.

C’est l’une de ces voix que nous avons tous au creux de l’oreille. L’une des voix que nos mémoires d’enfants associent tout naturellement au conte et au merveilleux. Pas étonnant que les organisateurs du 9e Festival interculturel du conte aient confié le rôle de porte-parole à Kim Yaroshevskaya, Québécoise d’origine russe, grande femme de théâtre, de cinéma et de télévision, dont le nom est déjà un voyage.

"Je suis toujours émerveillée par le fait que le conteur, à partir de rien ou presque, arrive à faire vivre autant de choses devant nous", dit-elle, ravie de l’occasion qui lui est donnée de voir autant de spectacles de conte en quelques jours. "Durant une soirée de conte, poursuit-elle, on entend distinctement un être humain, tout près tout près."

Celle dont les traits sont à jamais indissociables de ceux de Fanfreluche s’est elle-même prise au jeu de ce qu’on appelle communément le renouveau du conte, qui souffle actuellement sur le Québec et dont celui que nous n’avons pas besoin de nommer est loin d’être le seul représentant. Il y a huit ans, le défunt Atelier À l’écart de Longueuil invitait Kim Yaroshevskaya à livrer un spectacle conté. Depuis, cette dernière accepte régulièrement des invitations du genre, prêtant son timbre inimitable à des contes soufis, hassidiques ou africains. En ouverture du festival, le 19, elle présentera d’ailleurs un numéro en compagnie de son guitariste et accompagnateur habituel, Denis Poliquin.

LES DEUX CÔTÉS DE LA MÉDAILLE

Pendant l’entrevue, Kim Yaroshevskaya me dit parfois de très courts contes, charmants ou grinçants, précisant au passage que son registre préféré est celui du conte philosophique, où se côtoient humour et sagesse. "Le conte, avance-t-elle, est le genre idéal pour montrer les deux côtés de la médaille: j’ai l’impression qu’on peut aller à ce point du côté de la tragédie parce qu’il y a aussi beaucoup de place pour l’humour…"

Au Festival interculturel du conte, tous les registres se côtoient, et Kim Yaroshevskaya entend profiter de son mandat de porte-parole pour éveiller les spectateurs à des paroles différentes, aux lectures du monde que font les habitants du Liban, d’Haïti, de Mauritanie ou d’ailleurs. "En fait, ce sont les contes eux-mêmes qui portent notre parole", rappelle-t-elle élégamment. "Moi, mon rôle consiste d’abord à inviter les gens à venir entendre les conteurs. J’aimerais leur dire, entre autres, que tout le monde cherche le bonheur et que le bonheur se trouve dans les contes plus souvent que dans l’histoire du monde."

Le festival, selon Kim Yaroshevskaya, serait donc 10 jours de bonheur assuré! Prenons-la au mot, tiens.

Du 19 au 28 octobre
Divers lieux
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9E FESTIVAL INTERCULTUREL DU CONTE DU QUÉBEC

Marc Laberge a décidé de nous en mettre plein la vue et les oreilles. Le directeur du Festival interculturel du conte et son équipe, inspirés par le slogan "La diversité de chacun… fait la richesse de tous", ont orchestré une programmation aussi abondante que diversifiée, réunissant plus de cent artistes venus de tous les coins de la planète conteuse, qui vont ouvrir leur bagage langagier lors d’une centaine de spectacles tenus dans une vingtaine de villes, dans le grand Montréal comme à Saint-Hyacinthe ou Lévis.

À l’affiche, du 19 au 28 octobre: la Grande Nuit du conte, en ouverture, avec 12 conteurs dont Chirine El Ansary (Égypte), Jihad Darwiche (Liban) et Jean-Marc Massie (Québec), les soirées Paroles de femmes ou Paroles méditerranéennes, un Hommage à Jean Duberger, des randonnées contées au mont Royal ou au mont Saint-Hilaire et mille choses encore, dont un riche volet anglophone. www.festival-conte.qc.ca