Guillaume Lebel : La Ruine du monde
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Guillaume Lebel : La Ruine du monde

Dans le silence des ruines s’immisce une voix, comme un vent coulis qui soulève la poussière. C’est celle du jeune poète Guillaume Lebel, qui signe son premier recueil à l’Hexagone, La voix meurt pleine. Chaque vers de cette plaquette est empreint de l’urgence d’être en communion avec un monde échappé. Le corps fragile du poète, suivant la trace des mots, devient une blessure à vif qui rappelle sans cesse à l’existence. Dans ce nouveau rapport à l’âme, il ne peut que se détacher de lui-même, se voir coupé de ses racines, errant de vers en vers à la recherche d’une essence qu’il ne saura trouver. À la virginité de la mémoire de l’enfant de naguère s’oppose celle du poète d’aujourd’hui, brûlée au fer de l’éternité. Et dans ce champ de ruines poétiques où a lieu le rendez-vous, lecteur et poète se donnent la main pour marcher, manifestant contre l’oubli d’un passé qui ne leur appartient plus vraiment.

L’Hexagone, 2007, 74 p.