C’est d’un conte de ce recueil de Roch Carrier, «Une abominable feuille d’érable sur la glace», qu’a été tirée la citation que l’on trouve aujourd’hui à l’endos des billets de cinq dollars. Reparaissant en format de poche, l’ouvrage de 1979 fait revivre le Québec de la grande noirceur, celui de la jeunesse de l’écrivain, partagé entre l’école, l’église et la patinoire. Également divisé par les querelles linguistiques et par l’antagonisme ville-campagne, cet univers est essentiellement appréhendé à travers le regard neuf d’un enfant, alter ego de Carrier. Avec leurs histoires amusantes, leurs dénouements ouverts et leur sagesse toute rurale, les brefs récits autobiographiques des Enfants du bonhomme dans la lune convient ainsi à un voyage dans le passé que ne renieraient pas les conteurs à la mode d’aujourd’hui. Éd. Stanké, coll. «Contes 10/10», 2007, 126 p.