Michèle Vinet : Le chant de la vie
Michèle Vinet signe ici son premier roman, Parce que chanter c’est trop dur, une courte fable où la féconde imagerie des mots se conjugue au théâtre de la vie.
Ghislain Desjardins
Créatrice franco-ontarienne et passionnée de théâtre, l’Ottavienne Michèle Vinet s’en remet à un style littéraire peu commun de nos jours: la fable. De facture contemporaine, le récit met en scène deux jeunes filles, Beau-Belle et Chant-ale, lesquelles traverseront, en l’espace de 111 pages, les méandres de l’adolescence, la découverte des garçons, l’amour pour le théâtre et la création, la gloire internationale, les mariages et le désir de fonder une famille. En somme, une lourde commande que celle de raconter des vies aussi chargées. Mais Michèle Vinet y parvient, et ce, sans trop sombrer dans le ton moralisateur associé à la fable. Pour y arriver, elle fait appel à une féconde imagerie où le Temps, des bébés à naître et un chat prennent vie et conversent tout bonnement comme s’ils étaient dotés de la faculté de parole. Une parole précise, articulée où chaque mot semble méticuleusement choisi pour léguer au lecteur l’idée que le théâtre de la vie s’écrit sur les pages blanches du quotidien et qu’il faut en profiter pleinement à tout moment.
"Comme si vivre était une histoire. Rien qu’une histoire… Comment vivre sans histoires?" Une question qui résume bien ce livre. Chacun, tous les jours, écrit sa propre histoire, joue son rôle dans le grand théâtre de la vie. Parce que chanter c’est trop dur est une oeuvre intensément humaine qui appelle à l’imaginaire et qui résume adroitement et poétiquement l’espace-temps que nous cherchons à définir de notre mieux au quotidien.
Parce que chanter c’est trop dur
de Michèle Vinet
Éd. Prise de parole, 2007, 111 p.
À lire si vous aimez / Aude, Paulo Coelho, Robert Lalonde