Rawi Hage : Parfum de poussière
Alors qu’on annonce la parution de son deuxième roman quelque part cette année, le Montréalais d’origine libanaise Rawi Hage voit son Parfum de poussière, déjà couronné des prix McAuslan et Hugh MacLennan pour sa version originale anglaise, figurer parmi les finalistes du Prix des libraires 2008, après avoir été finaliste aux Prix du GG. Un succès initial éclatant et justifié – les deux ne vont pas toujours de pair – qui doit d’abord à la langue fougueuse et à l’indéniable sens du récit de son auteur, et auquel la très bonne traduction de Sophie Voillot n’a certainement pas nui. Que trouve-t-on dans ce pétaradant récit qui a pour décor le Beyrouth bombardé des années 80? De la violence, oui, de l’horreur, mais aussi beaucoup d’humour, les beautés et les limites de l’amitié, et des instants suspendus où la vie se cueille comme un fruit rare. Le tout servi par un style effronté mais maîtrisé, qui permet à Hage d’embrasser cinq sujets dans la même phrase et de retomber pourtant sur ses pieds. Une trajectoire littéraire à suivre de près. Éd. Alto, 2008, 362 p.