Céline Bonnier : À la vie à la mort
Dans le cadre du Studio littéraire, Céline Bonnier fait flirter Éros avec Thanatos. Aperçu du programme de la soirée.
Envie de souligner la Saint-Valentin autrement? Quelques jours après la fête des tits-coeurs et du chocolat, Céline Bonnier nous fixe un intrigant rendez-vous, quelque part entre l’érotique et le spirituel. À l’occasion du premier Studio littéraire de l’année, elle propose une incursion dans six oeuvres littéraires, six voix différentes venues chanter les mystères d’Éros et Thanatos.
La comédienne a d’abord demandé à trois écrivains québécois, Élise Turcotte, Robert Lalonde et Gaétan Soucy, de lui proposer un texte littéraire de leur choix, toutes provenances confondues, pour ensuite piger dans leur oeuvre propre. "Ce sont des écrivains que j’aime beaucoup, que je lis, et j’étais consciente qu’en leur demandant ça, je leur demandais de se dévoiler", dit-elle, visiblement enchantée par l’exercice.
Après quelques discussions, quelques essais-erreurs pourrait-on dire, le programme de la soirée se précisait. À la suggestion d’Élise Turcotte, Céline Bonnier lira donc un segment de Premier amour, un roman de Joyce Carol Oates, mais aussi un extrait de Pourquoi faire une maison avec ses morts, le plus récent titre de Turcotte. Robert Lalonde, lui, l’a mise sur la piste d’Un homme obscur de Marguerite Yourcenar – "Je ne connaissais pas ce texte, ç’a été toute une découverte", dira la lectrice désignée, qui intègre aussi au spectacle un bout d’Espèces en voie de disparition. Gaétan Soucy a pour sa part suggéré Si par une nuit d’hiver un voyageur d’Italo Calvino, et Bonnier découpera par ailleurs un morceau de sa Petite fille qui aimait trop les allumettes.
Qu’est-ce qui interpelle Céline Bonnier dans ce thème d’"Éros et Thanatos"? "L’énergie de la création est très liée à l’éros, comme on le sait, et c’est une question qui m’intéresse depuis longtemps. Par ailleurs, j’arrive à un âge où l’on se questionne davantage sur la fin des choses, sur la mort, et moi ça m’amène à vouloir créer, beaucoup. Quant à l’amour, eh bien c’est la question sans fin, toujours d’actualité, non?"
Et quelles sont les exigences, pour l’interprète de La Cloche de verre et de tant d’autres productions de premier plan, dans le projet d’être au service des mots, sans le moindre artifice? "Ça représente pas mal de préparation, d’abord, plus qu’on pourrait le croire! Mais ça me plaît beaucoup, c’est un défi autre pour moi, qui n’a aucun rapport avec le théâtre. Je dois laisser toute la place aux mots, ne surtout pas en faire un show de comédienne…"
Le 18 février
À la Cinquième salle de la Place des Arts
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