Carole David : Impala
À sa parution en 1994, ce premier (et unique) roman de la poète Carole David a ravi la critique par son phrasé concis et sa peinture de milieu, celui d’une Petite Italie mafieuse où les femmes vivent à l’ombre et sous l’emprise des hommes. Le passage du temps n’a pas fait prendre une ride au texte qui, après ses traductions en anglais et en italien, nous est maintenant donné à relire en format de poche. Dans un Montréal où le fleuve est un «cimetière marin d’où peut surgir au moment le plus inattendu le témoin d’une sordide histoire», une jeune femme retrace les premières années de sa vie entre une tante généreuse et une mère alcoolique, ancienne chanteuse de cabaret séparée d’un mari recherché pour meurtre. Placé sous le signe dérisoire du rêve américain et des romans-photos, Impala relate de façon brutale et sans lyrisme le poids existentiel que représentent une mauvaise naissance et les espoirs brisés qui en sont la conséquence. Éd. Les Herbes rouges, 2007, 134 p.