Stéphane Dompierre : Les choix d’un mal élevé
Stéphane Dompierre brillera en tant qu’invité d’honneur au Salon du livre de l’Outaouais grâce à son deuxième roman, Mal élevé, qui s’avère plutôt "bien élevé", après tout.
Après la publication de son premier roman, Un petit pas pour l’homme (Prix de la relève littéraire Archambault en 2005), Stéphane Dompierre revient en force avec Alex, le mal élevé du titre, qui laisse tomber sa vie piquante de conquêtes féminines pour entamer une vie de couple avec Sandrine, la femme dont il est amoureux. Dans sa carrière de guitariste rockeur, le personnage principal, plutôt rebelle, doit faire des choix déchirants entre le respect de ses propres principes et ceux de la société, plus populaires.
À la différence de son premier roman qui se concentrait sur les aléas du célibat, l’auteur se penche maintenant sur les compromis de la vie à deux.
Le récit évoque également à quel point l’influence familiale peut façonner un personnage, d’une manière troublante et touchante. Dompierre souligne que "tous ceux qui ont lu le livre sous cet angle l’ont trouvé beaucoup plus peaufiné, adulte, mature et profond".
L’auteur étant lui-même un guitariste à la retraite, ce roman reflète la réalité dont il a été témoin dans l’univers de la musique. Après avoir étudié et travaillé dans ce domaine pendant une quinzaine d’années, Dompierre opte finalement pour l’intégrité et se tourne vers l’écriture. "J’étais tanné, en musique, d’être toujours à la merci des modes", laisse-t-il entendre. Tout comme dans son livre, il dénonce d’ailleurs de vive voix cette nouvelle tendance "qui crée des vedettes en deux jours", vague à laquelle l’écriture réussit à échapper.
Mal élevé est déjà en cours d’adaptation pour le cinéma, bien qu’il ne soit rendu qu’à l’étape du financement, précise Dompierre. Celui-ci a toutefois refusé d’effectuer la scénarisation du film pour se concentrer sur l’écriture de son troisième roman, qui sera très différent des deux premiers. "En tout cas, il ne parle pas de couple. C’est la dernière chose dont j’ai envie de parler", remarque-t-il. De plus, la publication d’une bande dessinée en collaboration avec le dessinateur Pascal Girard est attendue pour septembre prochain.
Invité d’honneur grand public du SLO, Stéphane Dompierre souhaite entre autres agir à titre de porte-parole afin d’encourager les gens à assister aux salons du livre. "T’as pas besoin d’être un groupie pour aller voir un auteur, lui poser des questions ou lui dire que tu as aimé son livre", explique l’auteur, rappelant qu’il est important de surpasser cette gêne. Il participera entre autres à un débat sur les comparaisons entre l’écriture destinée aux publics masculin et féminin en compagnie de Danielle Goyette, auteure de Caramel mou, le jeudi 28 février à 17h30.
Mal élevé
de Stéphane Dompierre
Québec Amérique, 2007, 197 p.
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