Claire Boulé : Le voyage intérieur
Claire Boulé propose un voyage dans le Grand Nord et "explore un monde en convulsion" avec le Calendrier des terres froides. Bref entretien aux couleurs boréales.
Lauréate du prix littéraire Jacques-Poirier pour son recueil Calendrier des terres froides, la poète honore la littérature de la région de l’Outaouais grâce à sa prose. Peu formaliste, elle essaie de faire un équilibre entre "le non-dit et le trop-dit" pour que ses lecteurs saisissent les différents degrés du poème. "C’est surprenant comment des gens sont sensibles à la poésie alors qu’ils n’ont pas nécessairement d’instruction, souligne-t-elle. C’est de l’ordre des antennes, de la perception et de la sensibilité."
Dans son dernier manuscrit, l’ancienne enseignante de littérature tire son inspiration à la fois d’un calendrier d’art de femmes inuites et des attentats du 11 septembre, qui ont eu pour effet de lui rappeler la tragédie humaine. "Je voyais une métaphore avec le rêve brisé d’un couple qui s’effondre comme des tours, indique-t-elle. Il s’agit tout de même d’un rêve qui se poursuit dans l’espace et dans le temps: dans l’espace, au nord, dans des terres dénudées difficiles et très belles, et dans le temps, avec la conquête de ces espaces à travers les siècles par les peuples et les explorateurs."
Son recueil intègre également de ses oeuvres d’art, fabriquées de fibres de coton et de pigments végétaux, qui évoquent les couleurs du Grand Nord et les symboles inuktituts. "Je trouvais que le Nord s’inscrivait tout naturellement dans mes peintures, avoue l’artiste. Je me suis inspirée de la peinture et des formes pour les reprendre en écriture."
Calendrier des terres froides
de Claire Boulé
Écrits des Hautes-Terres, 2007, 150 p.
À lire si vous aimez / L’Intégrale d’Alexandre Voisard, Tu prendras parti et je prendrai… par là de Guy Perreault