Patrick Drolet, illustré par Steve Adams : Un souvenir ainsi qu’un corps solide ont plusieurs tons de noirceur
On connaît son jeu de comédien – Patrick Drolet a joué dans La Neuvaine, L’Ange de goudron, 20h17, rue Darling et est bien sûr le Richard des Invincibles -, mais on connaissait moins le jeu, fort habile ma foi, de sa plume. Dans ce livre qui ne se laisse pas aisément catégoriser, série de souvenirs-poèmes illustrés magnifiquement par Steve Adams, Drolet revient de manière crue mais sans appuyer sur les petits et moins petits drames de l’enfance, puis fait écho à des vertiges puissants, aux fruits doux-amers cueillis au coeur de l’insomnie ou au hasard des Promenades nocturnes: «La marche me concentre / elle m’aide à fabriquer / fabriquer le voisinage / Besoin d’archiver / J’adore réciter les lois avec mon ombre». À cent lieues (au moins) des fréquents et insipides «témoignages» de nos vedettes du petit écran. Coup de chapeau. Éd. Les 400 coups, coll. «Style libre», 2008, 40 p.