Cormac McCarthy : Le cauchemar américain
Sur motif d’argent comptant, c’est l’antithèse du rêve américain qui se déploie dans le livre de Cormac McCarthy No Country for Old Men. Bien sûr, il faut pouvoir tolérer le style expéditif de l’auteur, caractérisé par des structures énumératives qui ne connaissent pas la virgule. On en vient à se convaincre que l’auteur abuse de la conjonction et comme si les mots étaient tirés en rafales avec une arme semi-automatique. Une narration qui contribue au carnage de l’histoire vibrante de la faillite de l’Amérique, où la morale est au final laissée pour morte dans un bain de sang. Heureusement, les écoeurantes fusillades – déjà très cinématographiques – s’éclipsent lorsque le lecteur accède au regard critique d’un shérif lucide et pessimiste. Éd. de l’Olivier, trad. François Hirsch, 2006, 299 pages.