Renée Gagnon : L'amour est aveugle
Livres

Renée Gagnon : L’amour est aveugle

Dans le cadre de la Quinzaine de la poésie, Renée Gagnon présente son Projet McQueen, un spectacle tiré de son plus récent recueil de poèmes, traversée de l’Amérique aux côtés de Steve McQueen. Vous avez bien lu.

Auteure de deux livres de poésie remarqués, dont le premier, Des fois que je tombe, lui a valu le prix Émile-Nelligan 2006, Renée Gagnon s’intéresse de près, depuis quelques années, aux possibles prolongements scéniques de la parole poétique.

Projet McQueen, une équipée multimédia entre western et film noir, donne vie à Steve McQueen (mon amoureux), un texte publié il y a quelques mois aux éditions Le Quartanier. Entretien avec une amoureuse qui se joue des frontières chronologiques.

Voir: Voilà un projet bien intrigant. Quel en a été le point de départ? Comment est née cette "histoire d’amour" entre Steve McQueen et vous?

Renée Gagnon: "Eh bien, elle est née d’une idée, l’idée de traiter l’amour, de traiter la passion que peut entretenir une fille, une femme pour un acteur, de traiter comment la fiction se glisse dans notre vie et devient une réalité. Steve McQueen, que j’avais vu dans d’excellents films comme Bullitt et The Gataway, s’est présenté à moi comme une évidence parce qu’il était, en son temps, un acteur très populaire, qu’il représentait la virilité autant que la désinvolture et, naturellement, parce qu’il me plaisait beaucoup!"

Cet homme, c’est un peu tous les hommes, c’est bien ça?

"Oui, à travers tous les personnages qu’il incarne, son histoire personnelle de même que dans le fantasme de la narratrice, on retrouve finalement en Steve McQueen tous les hommes. Tous les hommes possibles sont "remixés" dans son nom."

Dans quel registre scénique doit-on situer le spectacle? C’est de la performance?

"Hum… En fait, j’appelle ça une mise en lecture multimédia. Je suis accompagnée dans cette lecture par une projection vidéo – dont la matière est la filmographie de McQueen – et par une bande sonore, auxquelles la voix répond, déplaçant constamment les pôles d’attention. Je ne sais pas toujours différencier la lecture de la performance en ce qui a trait à la poésie. Il s’agit ici d’une lecture qui laisse entrer une part d’interprétation, ou on pourrait dire qu’il s’agit d’une lecture où je m’implique beaucoup."

De quelle façon le Projet McQueen s’inscrit-il dans votre démarche poétique?

"Ce Projet McQueen étant tiré de mon dernier livre, Steve McQueen (mon amoureux), j’ai retravaillé le texte du livre, coupant, ajoutant, transformant pour lui donner la forme qu’il a maintenant. Ce que je voulais explorer avec ce projet, c’est l’utilisation d’autres médias, la vidéo, le son, pour créer un dialogue avec le texte, pour faire surgir d’autres sens ou pour appuyer certains passages, pour faire ressortir ce qu’il y a de drôle dans le texte, pour faire sentir la présence de l’amoureux autant que la mienne sur la scène. Ce projet me permet de faire vivre le livre différemment, de lui donner une autre dimension."

Le 28 mars, 20 h (précédé d’une lecture d’Alain Farah)
À la maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce
Voir calendrier Variés