«Capitale d’un pays minuscule qui se déchire en douce», Bruxelles est au centre de la plupart des nouvelles composant ce réjouissant recueil. C’est dans cette ville, par exemple, que sera kidnappé durant une visite officielle l’un des Immortels de l’Académie française, cet «institut gériatrique» parisien et étriqué qui s’arroge un pouvoir sur tous les francophones de la planète. Ligoté sur une chaise de cuisine, soumis à une torture linguistique, le pauvre homme sera forcé d’admettre que le conditionnel peut être employé après un «si» et forcé de définir le mot «foufoune». à défaut de quoi il recevra le Larousse en pleine gueule avant d’en lécher chaque page. Nicolas Ancion, jeune écrivain belge ayant passé une partie de l’hiver à Montréal à l’invitation de l’UNEQ, propose ainsi une dizaine d’histoires irrévérencieuses, cruelles et jouissives, à lire, bien sûr, au second degré. Éd. Le Grand Miroir, 2007, 158 p.