Imre Kertész : Dossier K.
Tandis que les survivants des camps de concentration ont pu témoigner, dans l’Ouest, de leur expérience une fois la guerre terminée, les régimes communistes de l’Est ont toujours nié la réalité de la Shoah. D’où l’originalité de l’oeuvre d’Imre Kertész (Prix Nobel 2002) dont un roman controversé, Être sans destin (1975), se nourrissait de sa propre déportation à Auschwitz à l’âge de 14 ans. «Roman platonicien», Dossier K. se présente comme la réécriture d’un entretien-fleuve auquel l’écrivain hongrois se prêta récemment et visant à faire la part des choses entre la matière romanesque et le contenu autobiographique de ce livre fondateur. À la fois raffiné et espiègle (lorsqu’il s’agit de gommer la frontière entre fiction et réalité), Kertész y démontre une étonnante confiance en la vie malgré l’horreur vécue autrefois et une oeuvre entièrement consacrée à son souvenir. Trad. par Natalia Zaremba-Huzsvai et Charles Zaremba. Éd. Actes Sud, 2008, 204 p.