Yolande Villemaire appartient à cette catégorie de femmes qui écrivent depuis l’enfance. À l’entendre, on devine un bouillonnement poétique en elle; un souffle littéraire l’habite. Ça palpite dans la tête de cette auteure, et si fort que sa voix secrète éclabousse des milliers de pages qui s’accumulent et se dispersent dans le temps et l’espace. À 13 ans, déjà, elle faisait entendre l’une de ses premières créations. Elle laissait s’échapper de sa bouche un "vaisseau de résonances", petite poète toute neuve qui n’allait plus s’arrêter de chanter le "son du Soi". Aujourd’hui, on reconnaît sa signature vibratoire partout sur le globe: à New York, Paris, Amsterdam. Le 25 avril au Café-théâtre Côté-Cour, elle joindra les rangs des 60 poètes invités à la Nuitte de poésie organisée par Claude Bouchard, Pierre Demers et Jonas Lafleur des Poèmes animés. Avec ses compagnons de plume, à l’intérieur d’une plage horaire propice à l’invisible et à la liberté, elle bâtira une nouvelle pièce de la cathédrale de mots dont parlait Paul Chamberland.
Dans la démarche de Yolande Villemaire, l’écoute occupe une place capitale. Il s’agit d’un pont entre ses lecteurs et elle, un moment pour se distancier de son travail tout en invitant les autres à s’ouvrir à son monde, à entrer dans sa bulle afin de la réorienter au besoin. "Je transmets mon univers aux gens, là où je suis rendue. J’avance, j’apprends." Comme elle l’affirme avec humilité, s’exprimer devant un auditoire et discuter avec ses pairs, ça bouge énormément de choses. Et elle a bien hâte de rencontrer les autres participants de la Nuitte, de découvrir ou redécouvrir leur talent, de vivre avec eux cette frénésie créative.
Pour elle, la Nuitte de poésie s’avère un bain d’énergie, l’occasion de se ressourcer. "Les lectures publiques m’amusent beaucoup. J’adore participer à ce genre d’événement, monter sur scène. Ça me surprend toujours de constater à quel point je retrouve ce plaisir, cette extase." En tant qu’écrivaine, elle croit qu’il est très important que ses textes soient diffusés en dehors des bibliothèques et des librairies, qu’ils s’évadent de leur forme manuscrite pour courir sur les lèvres. En marchant sur les traces de l’emblématique Gaston Miron, dont les performances sur scène redonnaient chaque fois une portée nouvelle à son oeuvre, Yolande Villemaire désire dépasser ce qu’elle connaît de ses écrits, travailler le matériel textuel en public, le faire varier, résonner, bouger, écumer. "Avant de publier, j’aime attendre que la forme du texte tombe en place au fil de ses diverses présentations." Lors de la Nuitte de poésie, elle lira d’ailleurs un passage de L’Armoure (l’armure d’amour, l’arme de la troubadour), son "work in progress", tel qu’elle l’appelle.
De belles découvertes s’annoncent, surtout lorsque les textes deviennent des performances, quand ils trouvent leur plus juste expression grâce à la lecture de la personne qui les a conçus, imaginés.
Le 25 avril de 21h à 7h
Au Café-théâtre Côté-Cour
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