Marché de la poésie de Montréal : Les lois du Marché
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Marché de la poésie de Montréal : Les lois du Marché

Normand Baillargeon est l’un des deux invités d’honneur, avec Hélène Dorion, du 9e Marché de la poésie de Montréal. Nous avons discuté avec lui de la poésie et de sa diffusion, et surtout de poésie tout court.

"J’étais de la toute première édition du Marché, pour parler de mon ami Gilbert Langevin", se souvient Normand Baillargeon, connu d’abord comme anarchiste, essayiste et professeur, mais dont le parcours est indissociable de la poésie, lui qui en outre a consacré une anthologie audit Langevin (PoéVie, Typo, 1997) et qui vient tout juste de publier au Noroît Les Oiseaux de passage, sa traduction d’un recueil d’aphorismes de l’écrivain indien Rabindranâth Thâkur, dit Tagore. "Je n’écris pas de poésie moi-même, mais j’écris beaucoup sur les poètes", confirme-t-il.

Après avoir rendu bien des honneurs aux poètes et à leurs travaux, voilà Normand Baillargeon invité d’honneur du 9e Marché de la poésie de Montréal, endroit tout indiqué, selon lui, pour nourrir et entretenir une passion bien particulière, celle du poème, qui naît aisément mais qui, passé les premières flambées, ne va pas nécessairement de soi. "Presque tout le monde a un élan vers la poésie à l’adolescence, mais après avoir tripé sur Les Fleurs du mal de Baudelaire, parfois ça se perd, ça ne rime plus à rien. En poésie, il faut faire confiance à ses goûts, mais il faut aussi être prêt à travailler un peu. Le philosophe Alain, que j’aime beaucoup, disait: "Les vrais plaisirs sont souvent amers à goûter." Je trouve que ça s’applique tout à fait à une certaine poésie", souligne celui qui prendra part à plusieurs activités durant le Marché, entre autres la table ronde Passeurs de la poésie: le professeur et le révolutionnaire (le 31 à 14 h 30) et une lecture d’extraits de son livre Sève et sang, chants et poèmes de révolte et d’espoir (le même jour à 19 h). "Les dernières oeuvres de Coltrane, le grand saxophoniste, sont très complexes, très difficiles, poursuit-il. Il ne faut pas commencer par là, bien sûr; mieux vaut écouter d’abord des pièces plus simples. Mais il faut se donner la chance de grandir, après. Si quelque chose est amer au départ, ça ne veut pas dire que ça ne deviendra pas doux par la suite."

Du plus simple au plus complexe, le Marché propose de multiples portes d’entrée, réunissant des gens de différents horizons et de différentes pratiques poétiques. "Nous aurons un bel exemple de ça à travers l’hommage rendu à Anthony Phelps (le 30 à 20 h), ou encore La Nuit des jeunes poètes, animée par Biz et Chafiik (le 31 à 21 h). Plus que jamais, le Marché me semble accueillant pour le grand public, et c’est une bonne nouvelle."

Amoureux de l’amer et du doux, du coup de gueule, du coup de sang comme de l’abstrait, rendez-vous sous le chapiteau de la place Gérald-Godin et dans les salles avoisinantes, du 29 mai au 1er juin. Tous les goûts seront nourris, sans exception. Info: www.maisondelapoesie.qc.ca.

Du 29 mai au 1er juin
Divers lieux
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Pour la programmation complète des activités du 9e Marché de la poésie de Montréal, visitez www.voir.ca/maisondelapoesie.