Jan J. Dominique : Mémoire errante
Se décrivant comme «une sédentaire» et «une enracinée», Jan J. Dominique dut obéir à l’instinct de survie qui lui commandait de prendre le chemin de l’exil peu après l’assassinat de son père, le journaliste Jean Dominique, en 2000. Installée depuis 2003 à Montréal (où elle avait déjà séjourné), l’écrivaine consacre trois récits autobiographiques à cette migration imposée qui la fera également passer par Miami et Venise, sans oublier les nombreux pays où elle se rendra présenter le film de Jonathan Demme L’Agronome, consacré au parcours de son père, nouveau symbole de la lutte pour la liberté de presse. Déchiré entre l’idéal humain de liberté et l’absence de justice dans une société haïtienne «qui n’en finit pas de mourir», Mémoire errante offre une belle panoplie de portraits, faisant revivre la patrie quittée et donnant consistance à la terre d’accueil québécoise, apprivoisée et bientôt aimée. Éd. du remue-ménage/Mémoire d’encrier, 2008, 177 p.