Marina Nemat : Prisonnière à Téhéran
Bouleversante destinée que celle de Marina Nemat, Torontoise d’origine iranienne qui nous confie son séjour dans la lugubre prison d’Evin. Arrêtée à 16 ans pour des crimes politiques dont on la suppose coupable à cause de ses affinités occidentales et de sa religion catholique, elle subit la torture et partage l’intimité d’autres détenues, victimes comme elle d’un extrémisme religieux antidémocratique. Condamnée à mort, on lui permettra finalement d’échapper à l’exécution à la condition qu’elle adopte l’islam et épouse un de ses geôliers. La jeunesse de Nemat à Téhéran et son amour pour un jeune organiste de son église, son mari actuel, nous sont également racontés entre les chapitres relatant les tristes jours à Evin. Malgré une couverture et un titre au marketing racoleur, Prisonnière à Téhéran évite de verser dans la rancune et le pathos, prônant plutôt le pardon par l’intermédiaire d’une langue empreinte de sobriété. Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, 2008, 350 p.