Ivy : L’Amérique, pédale au plancher
Ivy a choisi la poésie pour la défendre avec verve. Armé du slam, il revendique sa lutte.
Les idées fusent dans la tête d’Ivy et la passion qui s’en dégage est contagieuse. Après avoir fondé le groupe Ivy et Reggie, il est devenu l’acteur principal de la scène slam montréalaise en 2005 lorsqu’il créa Slamontréal et la Ligue québécoise de slam deux ans plus tard. Le voici maintenant avec un premier disque (et livre) en poche, Slamamérica, qui confirme son statut. Le statut d’un poète né en France, grandi en région et devenu artiste à Montréal. "Montréal, c’est mon Eldorado! C’est comme ma Californie."
Oui, le poète aime les mots, mais il aime aussi la liberté qu’ils incarnent. Une liberté qui fait partie de l’Amérique et des peuples qui, autrefois, l’habitaient en étroite relation avec leur environnement. "Les Amérindiens, je les appelle le peuple fantôme, précise-t-il. Tu sais, on dit de la Bretagne que c’est la source où la France a puisé son imaginaire et ses légendes. Les Amérindiens nous ont beaucoup donné à ce titre et leur rapport à la nature a contribué à la vision que nous avons de ce pays."
"Et qu’on se métisse, et qu’on s’amalgame, et qu’on tisse le grand slam." Le poète-musicien d’origine française a fait du slam une conviction. Il s’amuse avec l’image du prophète et rêve d’une poésie qui retrouve sa raison d’être. Une poésie qui retourne aux gens, dépourvue de toute structure hiérarchique. Peu importe si certains puristes jugent que le slam est un compromis inacceptable, la poésie est pour lui un art vivant. "Avec le slam, on juge la générosité de l’interprète. Ce qui est important, c’est la présence qu’il dégage sur scène. Ça casse le moule! Si tu es sur la scène en train de réciter ton texte tout en buvant tes propres paroles, et qu’en plus ça dure plus de trois minutes, on souffre! La raison d’être de la poésie n’est pas de faire souffrir."
Dans la cadre des Correspondances d’Eastman
Le 7 août
Avec Mara Tremblay, Tristan Malavoy, Alexis Martin et Yves Labonté
Quai No 5 à 20h au Théâtre La Marjolaine
Pour la suite du voyage… à 22h au Piano Rouge
Le 9 août
Cabaret slam de poésie à 22h15 au Piano Rouge
À écouter si vous aimez /
Ivy et Reggie, la poésie de Claude Gauvreau, Grand Corps Malade