Fred Vargas : Un lieu incertain

Pour son onzième roman, Fred Vargas flirte une fois de plus avec le gothique. Un lieu incertain, oeuvre typiquement «vargassienne» et donc hautement fantaisiste, est un bel hommage à Bram Stocker et à son Dracula. Pour chacun de ses romans, Vargas aime se surpasser lorsqu’il s’agit de la violence des crimes qu’elle met en scène. Cette fois-ci, le lecteur a droit à des pieds coupés à la cheville et laissés, dans leurs chaussures, devant les portes du cimetière de Highgate à Londres; à un corps pulvérisé en bouillie informe dans un pavillon de banlieue parisienne; et à une piste qui mène jusqu’en Serbie, mère patrie des vampires. Vargas a toujours aimé faire voyager son inspecteur Adamsberg. Au bord du Danube, il découvrira la puissance des mots et, surtout, des noms propres qui ont un pouvoir de vie ou de mort sur les hommes. Un lieu incertain se joue des conventions du genre policier. Roman littéraire, histoire d’horreur, polar et conte initiatique, ce livre porte décidément bien son titre. Éd. Viviane Hamy, 2008, 390 p.