Jacques-Pierre Amette : Le Lac d’Or
Puisqu’en littérature il est toujours bon de se donner un genre, Jacques-Pierre Amette a, cette fois-ci, choisi le polar. Dans Le Lac D’Or, le lauréat du prix Goncourt pour La Maîtresse de Brecht nous plonge dans l’atmosphère un peu glauque d’un XIIIe arrondissement en voie de disparition (gentrification oblige!), celui des tours géantes, des bords de Seine cachés par l’autoroute, des restaurants chinois de seconde zone, bref de la banlieue parisienne qui s’annonce. En donnant une dégaine façon Maigret à l’inspecteur Barbey et un nom balzacien à son second, le candide Ferragus, Amette salue ses maîtres et ancre ses personnages à un Paris interlope où il y a plus de teintes de gris que d’ampoules sur la tour Eiffel. Et c’est plus pour cela que pour les rebondissements d’une enquête, somme toute classique, que ce roman se laisse lire avec plaisir: Amette s’est amusé ici à signer le premier grand Simenon du XXIe siècle. Ed. Albin Michel, 2008, 176 p.