Martin-Pierre Tremblay : Médecine vive
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Martin-Pierre Tremblay : Médecine vive

On a trop peu parlé de Médecine vive, ce quatrième recueil que Martin-Pierre Tremblay faisait paraître au seuil de l’été. Il faut dire que les premières pages, pas mauvaises pour autant, loin de là, induisent un peu en erreur, donnant l’impression au lecteur de tenir un énième exemple de ces parcours poétiques en forme de road movie, chemins vaguement initiatiques s’abreuvant à une idée un peu usée du poème. Road movie, Médecine vive en est un – Tremblay, par ailleurs cinéaste et reporter indépendant, pose sur tout un regard cinématographique -, mais le livre ne s’y limite pas, portant, incrustées dans une langue rivée aux petites choses, plusieurs strates de sens. Plus que tout, il y a le projet ici de lire les migrations, celles des populations que leur course a mené à La Havane, Lima, Vancouver ou Gagnon, «défunte» ville de la Côte-Nord où est né le poète, comme celles de l’individu traversant des lieux désenchantés, dans une errance ponctuée de bonheurs érotiques. Inséré au milieu du livre, en «prime», un recueil supplémentaire, signé Da Saint’axe et intitulé Faire défaut, série de détournements du langage commis par la «doublure» de l’auteur. Pluriel et excessif, Médecine vive inaugure de fort belle manière la collection «Quelqu’un marche», que dirige l’écrivain Thierry Bissonnette aux Éditions Le Lézard amoureux. 2008, 226 p.

Médecine vive
Médecine vive
Martin-Pierre Tremblay
Le Lézard amoureux