Stanislas Gros : Le Portrait de Dorian Gray
L’idée est loin d’être nouvelle. Rien que dans la présente collection, «Ex-libris», on compte déjà une dizaine de grands classiques transposés en BD, dont Le Dernier Jour d’un condamné de Victor Hugo, Oliver Twist de Charles Dickens et Le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne. Or cette adaptation du Portrait de Dorian Gray, le roman d’Oscar Wilde, est très certainement l’une des entreprises du genre les plus réussies de l’histoire du neuvième art. Ce n’était pourtant pas un mince défi que de ramener à une soixantaine de planches l’histoire de ce jeune dandy soustrait au passage du temps depuis que le portrait fait de lui par son ami Basil porte à sa place les marques du vieillissement, et surtout de sa cruauté. Pourtant, tout est là dans son essence, y compris la troublante réflexion sur l’art, l’esthétisme et la moralité qui sous-tend l’oeuvre de Wilde. Quant au trait, faussement naïf, il laisse un espace pour l’imaginaire et ajoute au mystère qui plane. Une réussite. Éd. Delcourt, coll. «Ex-libris», 2008, 64 p.