Christine Angot : Le Marché des amants
Le Marché des amants a attiré l’ire de la critique littéraire française. On reproche à Christine Angot, connue pour ses romans autobiographiques sulfureux, de s’être trop ramollie, d’avoir perdu de sa fougue. On aurait pourtant aimé donner tort aux mauvaises langues. D’autant plus qu’on attendait avec une certaine fébrilité ce compte rendu des amours improbables de Christine Angot et de Bruno Beausir – dit Doc Gynéco. On s’attendait à des étincelles, à quelque chose qui ressemble à un clip du Ministère A.M.E.R. ou aux meilleures pages de l’auteure, les flashs de Paris Match en plus: sexe et marijuana, gang bang à Sarcelles, du rude, du cru! Oui mais leur histoire est d’une banalité déconcertante: pas de mémorables moments pornographiques, ni même de beaux sentiments. On s’ennuie. D’autant plus que nous ne sommes plus à l’époque où les unions mixtes choquent, et qu’Angot n’est pas le premier écrivain à s’être tapé une star du top 50. Seul intérêt de la chose: on redécouvre un Doc Gynéco intelligent, mystérieux et sensible. Ce qui nous donne l’envie de ressortir ses vieux C.D. C’est déjà ça. Éd. Seuil, 2008, 318 p.