Léo Lamarche : Kyra

Coups de Tête, petite maison québécoise vouée au roman de gare, fait un joli coup avec cette fantasy crue, qui répond parfaitement aux exigences du genre. Ici, pas de place pour la fioriture ou les élans descriptifs: rien que l’os, en l’occurrence le périple noir de la jeune Kyra, qui parvient à s’enfuir alors que les armées du Propiator brûlent son village et tuent ses proches, hormis son père, qu’elle tentera de retrouver coûte que coûte. Capturée, réduite au rôle de jouet sexuel, évadée puis prisonnière de nouveau, elle finit toujours par s’en tirer, mais dans quel état… Ici, nous sommes à moitié dans la SF, à moitié dans l’histoire des camps de la mort, les références étant à peine voilées. Léo Lamarche a par exemple nommé le chef des prédateurs Reltih, et nous sert un passage où Kyra est recueillie dans sa fuite par des bêtes, segment qui emprunte largement au fameux roman-témoignage – dont on sait maintenant qu’il était foncièrement mensonger – de Mischa Defonseca (Survivre avec les loups). Un direct au ventre. Éd. Coups de Tête, 2008, 80 p.