T.C. Boyle : Histoires cruelles
Surtout connu pour ses romans, dont Le Cercle des initiés (2005 pour la traduction française) et Talk Talk (2007), Tom Coraghessan Boyle a aussi une réputation de nouvelliste aguerri – on lui doit entre autres les recueils 25 Histoires d’amour (2000) et 25 Histoires de mort (2002). La plus récente moisson de ses nouvelles, publiée sous le titre Histoires cruelles, est du plus haut niveau. Dans ce condensé d’humanité où le beau côtoie de près l’ignoble, où la grâce est enlacée au tragique, on suit le souffle court des discussions avinées dans lesquelles seront dévoilés d’étonnants secrets de familles, ou encore l’intime cataclysme que provoque chez des parents l’annonce d’un accident dans lequel leur fille a trouvé la mort, récit que Boyle entremêle avec une rare maîtrise aux scénarios d’un prochain impact cosmique potentiellement fatal pour le genre humain. Au fil des quatorze textes, on verra passer bien des animaux: une panthère, des alligators, des éléphants alcooliques, les tableaux prenant parfois un aspect chagallien, quand les chats et les vaches se mettent à voler dans les vents fous qui s’abattent sur une petite ville nordique. Voilà un écrivain qui, avec Annie Proulx et quelques autres, forment indéniablement la fine fleur des lettres états-uniennes contemporaines. Éd. Grasset, 2008, 415 p.