Stéphane Dompierre et Pascal Girard : Jeunauteur, tome 1: Souffrir pour écrire
Le premier fait un malheur en librairie avec ses romans inventifs et bien de leur temps, le second est l’un des meilleurs coups de crayon de la jeune BD québécoise. En conjuguant leurs talents, Stéphane Dompierre et Pascal Girard signent un album sympa comme tout, aboutissement d’un projet que Dompierre avait ébauché sur son blogue, il y a quelques années (il réalisait alors le dessin lui-même, à l’aide d’un modeste logiciel). Le Jeunauteur, c’est un peu son alter ego pré-Un petit pas pour l’homme, écrivain en herbe scotché devant son ordinateur et habité par tous les doutes et petits inconforts liés à l’oeuvre naissante. Pannes d’inspiration, hésitations syntaxiques, envies soudaines de tout abandonner, mais aussi pépins informatiques ou fauteuil récalcitrant. Vingt minutes suffisent à avaler ces polaroïds volontairement dénudés – Girard fait mouche -, l’un des passages les plus réussis étant cette période où l’apprenti écrivain doit se passer de son portable, en réparation, et redécouvre l’écriture à la main, cette «technologie moderne». Sans prétention, un peu vain parfois, souvent amusant et parfois profond, ce tome 1 a, au final, tous les parfums du succès. Éd. Québec Amérique, coll. «Code bar», 2008, 102 p.